23 de novembre del 2008

spleen


—Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
— Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur ni frère.
— Tes amis?
— Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
— Ta patrie?
— J'ignore sous quelle latitude elle est située.
— La beauté?
— Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
— L'or?
— Je le hais comme vous haïssez Dieu.
— Eh! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
— J'aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages!

[— Digues, home enigmàtic, qui estimes més? Ton pare, ta mare, ta germana o ton germà?
— No tinc pare, ni mare, ni germana ni germà.
— Els teus amics?
— Feu servir una paraula el sentit de la qual a hores d’ara m'és desconegut.
— La teva pàtria?
— Ignoro la latitud on és situada.
— La bellesa?
L’estimaria gustós, deessa i immortal.
L'or?
— L’odio tant com vós odieu Déu.
— Ei! Qui estimes, doncs, extraordinari estranger?
— Estimo els núvols… els núvols que passen… enllà… enllà… els meravellosos núvols!]

l’etranger, charles baudelaire, le spleen de paris (parís: auguste delâtre, 1869), il·lustració de robert parkeharrison, cloud cleaner, dins the architect's brother (santa fe, new mexico: twin palms – twelvetrees, 2002)